Un soir, alors que l’ivresse du poète
résonnait fort de la nostalgie de sa Berniquette, il osa
recracher un cru du Médoc devant le duc et tous ses gens en
disant :
« Tel un trou, Duc, or moi
pochetron j’ai vécu
Et de vin bu assez pour être convaincu
Que corbières seul mérite mon
écu,
Tous autres jus à soif valant eau de mon
cu. » |
Audacieux, non ?
Le Grand Inquisiteur : Pour le bonheur de ma messe
matinale, j’avoue que moi aussi, de temps en temps, je
préfère un corbières bien gouleyant au prestigieux
vin de Beaune dont un hérétique m’offrit récemment
un muid pour tenter d’échapper au bûcher que je lui
promettais. Un bon Corbières, sec et viril, vous décape
les tripes et vous revigore son chrétien jusqu’à
midi !
Le comte de La Butte aux Piles : … Un autre
corbières bu à midi vous remet ensuite d’aplomb jusqu’au
crépuscule.
Le Grand Inquisiteur : Oui, oui, jusqu’au
crépuscule, foi de Boniface-Hercule !
Proctolus : Voilà une belle rime à
votre gloire, Monseigneur, et à la gloire aussi de toute la
poésie française ; le grand Clystéric Le
Pétosec l’a immortalisée jadis dans une strophe
diffusée d’abord sous le manteau mais qui est néanmoins
devenue célèbre :
Qui au noir crépuscule
A quatre testicules
N’est ci-devant Hercule,
C’est quelqu’un qui l’encule. |
Le Grand Inquisiteur : Ha, ha ! Auriez-vous,
Proctolus, autant de bon sens que votre aïeul ?
Proctolus, inspiré : Dois-je
vraiment répondre ?
Le Grand Inquisiteur : Je vous l’ordonne.
Proctolus (Il se lève, marche de long en
large, toise la foule d’un air doctoral, puis s’adresse à elle
sur un ton lyrique.) :
Pour régler les détails quelquefois
minuscules
Qui font la poésie, j’ai une clavicule
Au cerveau moi aussi, au fond d’un pédoncule
Qu’un lutin vert habite et qu’il immatricule.
À te répondre, aïeul, c’est
pourquoi on m’accule,
Et pour ne point paraître lâche ou ridicule
Il me faut ériger de ces vers l’édicule.
Ô chère poésie que le grivois macule !
1) Au faux Hercule
Ami, si tu te perds au sombre crépuscule
Et te comptes soudain deux plus deux testicules,
La grappe — et puis l’ivresse — au rêve s’articule,
Tu vois là ta fortune écrite en majuscules.
Râ lui-même, crois-tu, jalouse les facules
Dont brillent, comme des soleils, tes follicules.
Pluriel, tu ris de nos singuliers utricules
Évoquant des dindons la piètre caroncule.
Sur cette parité, rare donc, tu spécules ;
Mais quand du fils de Zeus tu prends le matricule,
Clystéric vient et dit : « Va donc ! hé,
l’homoncule,
Quatre boules ne sont un attribut d’Hercule ! »
Et lors pelotant mieux tes altiers réticules,
Les caressant ainsi que deux animalcules,
Tu trouves un contraste entre leurs cuticules :
« Oh ! quoi ! l’une est ténue et l’autre
est duriuscule ! »
Hélas ! c’est un faiseur de mots qui t’inocule
Les vers qu’à ton rond dos, poète, il éjacule,
Et la verve bientôt que son art véhicule
Mollit, et donc adieu tes quatre tubercules ! (*)
Rendons hommage, ami, lorsque l’esprit recule,
À la rime qu’il laisse à ton fier monticule,
Et puis, tel un bouquet te fleurissant l’oscule,
Aux joyeux calembours que le potache écule.
2) Au poète
Clystéric lui-même
Clystéric, à ta bourse il n’est de
funicule,
Et d’elle débordant ce n’est pas le pécule
D’un rimailleur de cour (flatteur de particules)
Qui coule, ni un suc amer de vésicule,
Mais un flot de semence où chaque molécule
Est un germe latent de verte renoncule ;
Tout bon moine paillard, au creux de sa cuculle,
À vêpres rêvassant, couve un tel corpuscule.
Farceurs, vous débitez à vos conventicules
Des kyrielles de pieds en guise d’indicule,
Comme les arpenteurs qui du mont Janicule
En pieds aussi mesurent le perpendicule.
Un troubadour pochard déploie sa tentacule
Verbeuse au mastroquet ; soulevé l’opercule
De son chef, on verrait ses vers en panicules
Dans un pinard pompé d’allègres ventricules.
Ici pas de mordant, ni croc, ni denticule,
Mais des hymnes brûlants ! Voici l’adminicule
D’un talent qui jaillit de mille craticules,
Prémisse d’une littéraire canicule.
Bah ! Fi donc des pudeurs que la muse bouscule !
Qu’importe le bon goût que sa plume émascule !
Sur les feuillets mutins d’un profane opuscule
Nous lisons les quatrains qu’elle assemble et calcule.
De Clystéric on sait l’idéal fascicule
Dont telle page ici sous le manteau circule,
Celle où le quatuor (eh oui ! qui gesticule)
Dans un bon rire enfin nous cueille et nous bascule.
(*) Nota botanica. On connaît la
fécule
Des blonds topinambours séchés en pellicules.
C’est pour la rime aussi que certains pédicules
S’en donnent à cœur joie avec les radicules. (2) |
(2) La langue française comporte environ
115 mots qui se terminent par « cule » dont une
cinquantaine appartiennent à des jargons scientifiques. Le
dictionnaire des rimes de Pierre Desfeuilles (paru aux éditions Garnier en 1928 puis repris par les
éditions Bordas en 1992) en répertorie 64, ceux qui sont
les plus susceptibles d’être utilisés dans un langage
courant. En fait Pierre Desfeuilles n’a fait que reprendre les
terminaisons des seize quatrains du poème ci-dessus en y
ajoutant portioncule et en enlevant oscule.
On trouvera dans le lexique suivant
la signification qu’ont ici les mots les plus rares de cette suite.
Pour certains (clavicule, opercule, oscule, utricule, funicule...)
c’est la simple traduction de la racine latine que Dagobert de La Butte
aux Piles a retenue bien qu’elle ne corresponde pas exactement au sens
du terme en français. La contrainte en poésie a toujours
été source de libertés. (Note
du traducteur)
clavicule, petite clé.
pédoncule, lobe du cerveau.
édicule, petit édifice.
macule(r), tache(r).
facule, tache brillante du disque solaire.
follicule, organe en forme de sac.
utricule, petite outre.
caroncule, petit organe charnu (du dindon).
homoncule, petit homme.
réticule, petit sac.
animalcule, petit animal.
cuticule, petite peau.
duriuscule (adj.), un peu dur.
oscule, orifice.
funicule, cordon.
pécule, somme d’argent.
particule, marque de noblesse sociale.
|
renoncule, fleur.
cuculle, capuche
de moine.
opercule, couvercle.
panicule, grappe.
ventricule, partie du cœur.
denticule, petite dent.
adminicule, début de preuve.
craticule, grille de certains
fourneaux.
canicule, période de grande chaleur.
conventicule, réunion secrète.
indicule, profession de foi.
Janicule, colline de Rome.
perpendicule, hauteur verticale.
émascule(r), châtre(r).
fécule, substance des tubercules.
pédicule, (acception symbolique).
radicule, (acception symbolique). |
Le Grand Inquisiteur : Proctolus, je vois les obsessions dont vous avez hérité, nous en reparlerons plus tard. Mais pour l’instant revenons au duc de Bordeaux.
Proctolus : Oui… Le duc de Bordeaux était humaniste à certaines heures, mais il l’était moins à d’autres, et d’autant moins ce soir-là que le vin craché provenait de ses propres vignes de Margaux, celles dont il était le plus fier. Sa qualité de ménestrel laissa la vie sauve au raffiné Clystéric mais il fut néanmoins jeté en prison…
Le Grand Inquisiteur : Je pense qu’un briquage bien dosé eût parfaitement convenu pour punir le troubadour insolent. Qu’en pensez-vous, Bip au Luth ?
Le comte de La Butte aux Piles : Mon nom est Butte aux Piles, Monseigneur, et non pas Bip au Luth. Dans la version originelle du briquage il n’y a pas de dosage, Votre Indulgente Retenue. Anahita vous le confirmera : on écrase, un point c’est tout.
Le bourreau, qui comprend vite : Chlakkk !
Tous les hommes du prétoire, grimaçants et les mains sur le bas-ventre : Beuhhhhh !
Proctolus : … Libéré après
de longues années de cachot, Clystéric rejoignit sa femme
au château de Termes, à quelques lieues d’ici.
Actuellement, moi-même j’y habite et je viens souvent rendre
visite à Télémaque-Ulysse lorsqu’il réside
ici, en voisin et en ami.
Le Grand Inquisiteur : Voilà une entente
suspecte qui n’arrange pas les affaires du Comte.
Proctolus : … La faute si cruellement
châtiée n’était que vénielle et on se doute
que Clystéric Le Pétosec en éprouva pour le duc de
Bordeaux une haine qu’il n’eut de cesse d’assouvir. Se souvenant que
l’oncle du duc avait une profonde balafre héréditaire du
haut en bas de la figure, le poète trouva sa vengeance dans la
composition d’une ode demeurée célèbre ; il
soutenait que la ressemblance du duc avec son père, puis
d’icelui avec son frère, puis de ce dernier avec le propre
derrière du poète, garantissait avec une logique
implacable que le duc de Bordeaux ressemblait audit derrière
comme deux gouttes d’eau. La boucle était bouclée et le
ru d’esprit qui avait valu des années de prison à
Clystéric ridiculisait son geôlier pour autant de
siècles à venir. Telle est la force de l’esprit,
Monseigneur.
Tout le prétoire, chantant : « Le duc de Bordeaux ressemble à son père, son
père à son frère et son frère à mon
cul. Si bien qu’on conclut que l’duc de Bordeaux ressemble à mon
cul comme deux gouttes d’eau. » (3)
(3) |
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(W.A. Mozart, concerto pour cor n°1, K. 412)
Le Grand Inquisiteur : Votre histoire ne
précise pas quand ni comment le troubadour Le Pétosec
s’intéressa à la médecine, et elle ne
m’éclaire donc pas sur l’origine de votre dérive dans ce
métier.
Proctolus : La démarche de laquelle
procédaient les conclusions de Clystéric Le
Pétosec quant à la transfiguration du duc de Bordeaux
était éminemment rationnelle. Elle était
même très en avance sur son temps, on le sait aujourd’hui
grâce aux progrès de la médecine, de la science, de
la philosophie…
Le bourreau : Nous briquerons aussi les mirontaines
des philosophes, parsambleu ! et puis celles des…
Le Grand Inquisiteur : Briquez-les toutes, mon
saigneur, Dieu reconnaîtra les siennes. (4)
(4) « Une variante
célèbre de cette sommation fut faite par Arnauld-Amalric,
évêque de Citeaux, lors du massacre des Albigeois à
Béziers en 1209. En voilà révélée la
véritable origine. » (Jules
Michelet)
Proctolus : … Ce n’est qu’après
l’écriture de son fameux poème que Clystéric
lui-même en reçut la totale révélation
scientifique. Hors de toutes préoccupations matérielles,
dans le cadre sévère d’une tour de son château de
Termes, il passa le reste de sa vie à rédiger une
théorie formidable sur la ressemblance génétique,
une théorie dont sa malheureuse phrase de jeunesse
véhiculait déjà les prémisses. Son
manuscrit fut immédiatement recopié en moult exemplaires
par les moines éclairés de Lagrasse…
Le Grand Inquisiteur : Vraiment ?
Proctolus : … et publié là
très tôt. Ah ! très peu nous…
Le comte de La Butte aux Piles : (Devinant
une anagramme phonétique de haut vol dans les mots de Proctolus, mais
sans la comprendre encore, il saisit vite la parole) Ê…
Ê… (puis, après une seconde d’intense
réflexion, il achève de résoudre le
problème tout en restant plongé dans une sombre
méditation :) Être La Butte aux Piles ou ne pas
être…(5)
(5) « À mon avis, là
n’est pas la question ; car si je portais un nom aussi ridicule
que La Butte aux Piles, mon choix existentiel à moi serait vite
fait : ne pas être, bien sûr ! Mais dans toute sa
généralité voilà quand même un
dilemme bien posé, qui mérite mieux que les
calembredaines d’un maquereau froggy obsédé par
son patronyme, et qui conviendra parfaitement bientôt, j’en fais
mon affaire, à édifier un grand héros
shakespearien. Encore merci, Dagobert. Oui…, ta culotte… » (Shakespeare)
Proctolus, interrompant la divagation du Comte : Très peu nous importent, disais-je, les sarcasmes de ses détracteurs, car voilà un ouvrage désormais reconnu ; et monumental : dix mille pages, tout en vers savants ! Certes il n’y a pas de nom d’auteur à l’en-tête de cette bible. Clystéric ne l’aurait-il pas signée de crainte que les descendants du duc ne se vengeassent plus tard sur les siens ? Ou bien sa signature fut-elle effacée plus tard par des censeurs favorables au prince ? (Au Grand Inquisiteur :) En tout cas moi je sais, Monseigneur, que l’auteur de Observation d’une famille ducale, son apport à l’étude des déviances génétiques est Clystéric Le Pétosec, mon ancêtre. Dans son livre La descendance de l’Homme et la sélection sexuelle, Carolus Darwinus fait référence aux époustouflantes conclusions qui y sont faites. Claudio Bernardo dans La Science expérimentale reconnaît lui aussi l’observation déductive comme un principe incontournable de la recherche scientifique, et il cite l’observation de la raie faciale congénitale des ducs de Bordeaux comme un summum du raisonnement logique. Deux gouttes de génie, non ? Comprenez-vous maintenant, Monseigneur, la profonde admiration que, dans notre lignée, nous vouons à cet aïeul visionnaire et notre volonté de suivre le chemin qu’il continue de nous désigner ?
Le Grand Inquisiteur : Qu’est-il advenu de la famille de Clystéric Le Pétosec après la mort de celui-ci ?
Proctolus : Déjà traqué par l’Inquisition pour les mêmes raisons que celles qui vous animent aujourd’hui contre moi, suspecté en plus d’avoir renoué avec les anciennes sympathies cathares de sa mère, son fils Jobic dut émigrer. Il partit en Afrique et s’installa à Constantine où depuis deux siècles tous ses descendants ont été initiés aux mêmes principes conjugués de poésie et de médecine ; et ils les ont exercés. Quant à moi, très jeune je m’embarquai pour les Indes afin de parfaire là-bas mes connaissances en proctologie tropicale…
Le Grand Inquisiteur : Proctologie tropicale, ah ! La seule question de proctologie tropicale qui puisse intéresser la vieille Europe reste, grâce aux observations de saint Augustin, l’influence du soleil de face sur un certain relâchement du dromadaire. Mis à part ce réel problème — et celui (Il chantonne :) des cha-a-melles qui en rient, Henri, dans la cha-a-mellerie, tsoin-tsoin — personne n’a cure de votre médecine dans nos pays évolués, et à Baderne-sur-Lauquet encore moins qu’ailleurs, j’imagine. Cette science est bien trop pointue…
Proctolus : Le dire n’est rien, Monseigneur ; préparez-vous donc à ma pointe, car à la fin de [la pièce] je touche.(6)
(6) « Bien envoyé ! » (Edmond Rostand)
Le Grand Inquisiteur : Je vous reçois mal, Proctolus.
Proctolus : Pas pour longtemps, Votre Inconscience… Mais je continue. Arrivé à Goa, j’y fus en proie à la plus impitoyable des inquisitions, comme si la médecine que je pratiquais avait été indigne des préceptes de l’Église. C’est de justesse que j’échappai à l’aveuglement d’un jeune et fol inquisiteur qui sévissait là-bas. Sa cruauté sans limite, ses milliers de victimes, ses… Oh ! mais je vous reconnais, Boniface-Hercule II de May ! C’était vous, oui, ce faux bras de Dieu qui massacrait des peuples innocents…
Le Grand Inquisiteur : En effet, je fis à Goa mon stage de fin de séminaire, mais en parfait accord avec un projet professionnel approuvé par le Saint-Père et l’Église portugaise. Il m’avait bien semblé tout à l’heure vous reconnaître aussi, Le Pétosec, (Il ricane :) mais cette fois je vous tiens, vous ne m’échapperez pas.
Proctolus : Cause toujours, chafouin, tu verras plus tard que je fais également mon affaire des faux-culs !… Souhaitant retrouver mes origines, je rentrai en France quelques années plus tard en cachant avec regret ma fière identité de Le Pétosec sous le pseudonyme pédant mais efficace de Proctolus, un nom sous lequel j’obtins facilement une chaire spécialisée à l’université de Montpellier et aussi une certaine notoriété comme praticien.
Le Grand Inquisiteur : Je puis admettre la piété filiale d’un Le Pétosec, mais aidez-moi, Proctolus, à faire la jonction entre les deux facettes de votre personnage. Je souhaiterais comprendre, pour mieux vous juger ensuite, les raisons des activités spécieuses qui furent toujours les vôtres. En somme j’attends que vous nous fassiez l’éloge de votre ancêtre dans le style littéraire qui fut jadis le sien et dont vous prétendez tenir le fil. Alors, mon bon, livrez-vous sans réserve ; il n’est pas besoin de votre doigté ici car je m’attends déjà au pire. Je vous écoute, Proctolus, mais sachez que le bûcher est peut-être au bout de votre tirade.
Proctolus :
Mon illustre ancêtre Clystéric Le Pétosec serait arrivé sans difficul-
té à s'élever jusqu'aux sommets honorifiques de l'Université et à cul-
leter là le fauteuil d'une savante académie. Mais, faisant fi des cul-
tuelles chaires et autres brillantes estrades que proposent les Facul-
tés aux meilleurs savants, il décida de siéger seulement comme un cul-
déen dans sa cellule monastique sur une modeste chaise de paille (cul-
mifère la paille évidemment), ou peut-être même s'assit-il tel un cul-
terreux sur un sol en terre battue. Plus jamais il ne déplaça son cul
de la forteresse de Termes où il vécut reclus. De quels éclats se cul-
pabilisait-il, de quelle gloire ? Aujourd’hui encore, dans quel accul
l'écho de cet esprit fécond reste-t-il égaré ! Ô Clystéric, ton recul
vers le clysoir de l'oubli ! Aïe !
Les écrits de mon ancêtre, ce bouillon de sciences diverses et de cul-
tures, ont perpétué la face lunaire d’un duc. Mais hélas, comme occul-
tée par lui ou effacée par la censure obscurantiste d'un délirant cul-
traire, la signature de l’auteur est absente ! Une question : les cul-
trirostres et hargneuses Anastasies vont-elles encore longtemps incul-
per sa mémoire ?
Refusons, chers amis ! Puissent nos verbes et nos accents enjoués cul-
buter ici les médisants du poète et éloigner de sa trace les becs cul-
tellaires des ténébreuses harpies ! Honte et fiel sur ceux qui concul-
quèrent autrefois sa logique admirable, sa rime joyeuse et son calcul.
Hilarité éternelle, par contre, sur tous ceux qui se laissèrent incul-
quer son génie !
Tous ensemble, ravivons le souffle épique de Clystéric afin qu’il cul-
mine à nouveau sur la colline de Termes laissée à notre pieuse auscul-
tation et à nos allègres processions. Tous en choeur, chers amis, cul-
tivons sa mémoire retrouvée et chantons ce gai refrain : |
Tout le prétoire, chantant : « Le duc de Bordeaux ressemble à son père, son père à son frère et son frère à mon cul. Si bien qu’on conclut que l’duc de Bordeaux ressemble à mon cul comme deux gouttes d’eau. »
Le comte de La Butte aux Piles : Poil au dos. |