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Un paradoxe golfique
(faïence de Quimper)
première présentation
Le mercredi 27 juillet 2011, alors que mon index de golfeur est 18,4 et que mon handicap est 16 sur le golf de Carantec, je fais une mauvaise compétition, 30 points stabbleford. Mon index passe à 18,5 et mon handicap à 17.
Le mercredi suivant, 3 août, je refais une compétition où j’obtiens 39 points stabbleford. Mon index tombe à 17,8 (18,5 – 0,4 – 0,3).
Si j’avais mieux joué lors de la première compétition tout en restant dans la zone tampon (c'est-à-dire si j’avais obtenu entre 4 et 7 points de plus), alors mon index n’aurait pas changé à l’issue de cette partie. Mon handicap pour la compétition suivante serait resté 16 à l'ssue de celle-ci, et j'aurais alors obtenu 38 points stabbleford au lieu des 39 correspondant au handicap 17. Mon nouvel index serait passé à 18,1 au lieu de 17,8
Résumé :
Parce que j'ai mal joué le 27 juillet, mon index est tombé à 17,8 à l’issue de la compétition suivante du 3 août, alors qu'il serait tombé à 18,1 seulement si j’avais été meilleur le 27 juillet.
Conclusions :
1) Un paradoxe : il faut parfois jouer mal pour améliorer son index !
2) Généralisation philosophique : il faut savoir reculer pour mieux sauter.
3) Stratégie golfique : si vous êtes extrêmement soucieux de votre index, et si à la veille d'une compétition celui-ci est " xx,4 ", et si vous ne vous sentez pas en forme suffisante pour scorer ce jour-là (gueule de bois, par exemple), et si avez la certitude d'être plus raisonnable et de scorer à la compétition suivante, alors évitez la zone tampon ! |
deuxième présentation
Deux joueurs de golf, tous les deux d'index 18,4, décident de faire deux compétitions stabbleford pour se différencier. Pour simplifier et sans nuire à la généralité du paradoxe exposé, on suppose que le SSJ pour ces deux compétitions est zéro, et que le parcours choisi est de difficulté "normale" c'est à dire que le handicap de jeu y est l'arrondi de l'index. Ainsi un index compris entre 17,5 (inclus) et 18,4 correspond à un handicap 18 ; un index compris entre 18,5 (inclus) et 19,4 correspond à un handicap 19.
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joueur n°1 |
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index avant la première compétition |
18,4 |
18,4 |
handicap avant la première compétition |
18 |
18 |
première compétition (SSJ = 0) |
25 points |
36 points |
index après la première compétition |
18,5 |
18,4 |
handicap après la première compétition |
19 |
18 |
deuxième compétition (SSJ = 0) :
les joueurs font exactement la même partie en stroke-play,
en restant sur chaque trou en deçà du plafonnement stabbleford
(exemple : 18 bogeys)
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18 bogeys
37 points |
18 bogeys
36 points |
index après la deuxième compétition |
18,1 |
18,4 |
A l'issue des deux parties, le meilleur index revient à celui qui a le plus mal joué !
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discussion
Un amateur, qui a lu les deux présentations ci-dessus, me fait remarquer que le principe d'indexation des joueurs implique un grand nombre de compétitions et qu'on ne saurait donc tirer quelque sérieuse conclusion d'une séquence limitée à deux parties. Oui, bien sûr, il a raison, et le paradoxe que je présente est donc seulement amusant. All that is folks !
Pourtant on peut remarquer que, avant de parvenir à un index significatif pour les deux joueurs de mon exemple, le système aura réagi initialement dans le mauvais sens. C'est là un nouvel exemple du fonctionnement contradictoire que l'on rencontre souvent dans les systèmes socio-économiques, scientifiques, ou tout simplement dans la vie courante. J'ai déjà disserté sur ce principe, voir ici.
Mais comme le dirait mon ami André Darmon, aussi loin du golf que des calculs mathématiques, tout cela relève (encore et toujours) du "mystère des Analogies".
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