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Santez Anna - Annapurna

Bachelet
(Henriot, Quimper)

Porson
(HB, Quimper)

???
(Keraluc, Quimper)

cliquer sur chaque image pour l'agrandir

 

Les commentaires cocasses
de Sigmund Poilaunet et de Maria Kervaltortec

Sigmund Poilaunet, psychanalyste : Anne n'est-ce pas également un prénom masculin ? Intéressons-nous alors à l'hypothèse où le pic Annapurna ne serait pas associé à la notion de maternité mais plutôt au symbole phallique de la paternité [1]. Puisqu'il est dit que l'autrice dont nous parlons accouche d'elle-même dans un cycle autospiraléïque, son propre père est forcément aussi celui de ses enfants. Père, amant et mari sont alors tous confondus (érigés) en un seul roc, oui c'est l'Annapurna, qui est désigné ipso facto comme le Menhir par excellence. Voilà donc le silex psychanalytique (et mystique) auquel cette femme affirme "se frotter", et comprenons seulement que cet embrassement avec le tranchant minéral vise à couper tous ses liens avec le monde qui est extérieur à sa nature intrinsèquement virginale. Comprenons aussi que cela s'accomplisse dans un processus déterminé et ordonné, deux fois poil au nez.

Maria Kervaltortec, visionnaire mystique : Il est délicat de mettre un point final à une question irrespectueuse sur sa condition de fille unique d'elle-même, sur sa virginité littéraire avant et après ses auto-enfantements, ainsi que sur la nature spirituelle de l'union initiale dont elle a reçu le Verbe. Je le redis encore une fois, cette autrice n'a pas connu et ne connaîtra pas d'autres unions que celle du roc et de l'Esprit, ni d'autres copulations qu'avec cet Annapurna conceptuel dont parle Sigmund Poilaunet ; elle n'a pas eu et n'aura pas d'autres enfants qu'elle-même. Elle est une Marie revisitée et non pas cet Anne-là ; ou alors est-elle les deux à la fois ? Peut-être est-elle aussi l'Enfant, ou même le Livre, tant ce mystère est vaste.
          Né d'un ventre inviolé — cette terre qu'elle-même n'a point déchirée — fermé sur le mystère d'un sein-tabernacle, triomphant de celtitude sur le sommet d'un mâle Annapurna, trône là le principe géniteur que la Vierge nouvelle incarne et qui ne peut être que son Verbe incarné, hommage final à Poilaunet.

[1] Anna serait donc un père et non pas une mère ! Sigmund Poilaunet va loin dans le sacrilège, mais voilà qui ne choque plus, bien au contraire, en ces temps troublés où les valeurs anciennes s'en vont.


La réponse va-t-en-guerre de l'autrice mégalomaniaque


1) " À mourir de rire, si ce n'était de honte pour l'inculture révélée. Ignorance ahurissante du monde celtique, de sa géographie, de son histoire (sa préhistoire) !!! Vous n'avez donc jamais lu une ligne de Dumézil, de Lévi-Strauss, de Georges Devereux ? "

   " Cela dénote une inculture crasse concernant la mythologie celtique que j'ai étudiée de près pendant des années avec Markale (dommage que celui-ci ne puisse lire ce tissu d'ignorance, mais non, il ne s'abaisserait pas à lire ces bêtises). "

2) "... [vous vous moquez] de l'Ana de la mythologie indo-européenne en la comparant à une santez Anna de chez Henriot." [Henriot est une faïencerie de Quimper]

3) " ... éructations de café du commerce qui ne ridiculisent que leur auteur [et qui] réjouissent les [...] ignorants qui se régalent de cette bave. Bravo. [Vous êtes] un pervers de la pire espèce [...] Bavez, bavez, petit crapaud ! [...]


OK, je m'incline

      OK, je m'incline. Face à la densité culturelle et à la finesse de la réponse, force m'est d'admettre que Santez Anna est bien une déesse-mère et que l'Annapurna n'est plus dans l'Himalaya mais dans les Monts d'Arrée, sans doute vient-on de le déménager. Je ne pense pas avoir cité autre chose concernant le monde celtique, et mon inculture ahurissante en histoire et en géographie bretonnes ne concerne donc que ces deux points-là. En effet, c'est ahurissant...
     ...  Sauf si ne pas reconnaître la nouvelle prophétesse, ou oser associer celle-ci de manière caricaturale à santez Anna, ne soit une injure faite à la culture bretonne ? Ma critique juste et sèche, policée et convenablement écrite, au pire inexacte, ne justifiait ni l'éructation ni la bave du nouvel avatar de la sainte, ni ces crachats et autres propos du commerce qu'elle a prétendu trouver dans mon texte et qu'elle a cru devoir reverser sur moi, voir la réponse 3. Bah ! Les lecteurs qui la reconnaîtront ici sauront quelle est sa vraie nature.

      On s'étonnera également que notre pédante, qui a invoqué à "tire-l'aligot" sa "celtitude" et son "armoricité", et qui s'est identifiée à la santez Anna des Bretons, déclare maintenant que la comparaison de la sainte bretonne avec une autre divinité de l'Annapurna serait "se moquer" de celle-ci, voir la réponse 2. Voilà qui est d'autant plus incohérent que c'est la nouvelle druidesse elle-même qui a fait ce rapprochement, sans fournir d'argument étymologique ou culturel. C'est donc elle qui se moque non seulement de la divinité exotique, mais également de notre Anna locale dont elle méprise ainsi la figurine populaire si merveilleusement représentée dans la statuaire des faïenceries de Quimper (voir les images ci-dessus).

      Les interventions de Sigmund Poilaunet et de Maria Kervaltortec sont évidemment aussi des caricatures qu'il convient de lire avec distance et humour. Je dis cela pour qui aurait laborieusement tenté de les comprendre à un quelconque degré, ou pour qui les aurait seulement prises au sérieux. A force de trop se contempler le nombril, on perd du recul et on se trompe sur la mesure des choses, sur la force des mots et sur la portée des insultes.


Etymologie

Elisabeth Cazeaux (E. KZO)
coll. ALP


1) Anne vient de l'hébreu Hannah qui signifie "grâce" dans le sens de beauté.
2) Annapûrna vient du sanscrit. Anna = nourriture (qui se mange), Purnam = le plein.
Annapûrna est la divinité des nourritures matérielles. On la prie pour éviter la pénurie et la disette. Annapûrna est une des formes multiples de la déesse Parvati, épouse de Shiva. Certaines images du couple montrent une figure androgyne à six bras (Ardhanarishvara) laissant imaginer le sexe ambigü signalé plus haut par Sigmund Poilaunet.

     Il n'existe donc pas de véritable rapport étymologique et culturel entre notre Santez Anna et l'autre Annapûrna indienne. Leur lien se trouverait dans la fameuse culture de l'autrice mégalomaniaque, une culture dont celle-ci se vante et qui la différentierait des péquenauds ignares et crasses, ceux-là dont je suis. Le bénéfice que cette femme aurait tiré, elle, de ses années d'études sur la mythologie celtique, reste cependant indéterminé car on ne sait toujours pas, au constat final de son bug d'aujourd'hui et de son étalage bruyant de la connaissance des autres (voir le rectificatif ci-après), si la savante sait tout sur rien ou rien sur tout.


Rectificatif de la Bretonne :


Ana, ou Anna, ou dana, ou dòn

     Le rectificatif commence par l'étalage pur beurre breton, copié-collé de partout, de cette fameuse connaissance celtique qui, selon la crêpière, serait nécessaire à tout un chacun pour ne pas ahurir son environnement et ne pas paraître un "inculte révélé" ou un "ignare crasse" :

    " Anna. Déesse mère des anciens celtes. En Irlande, c'est là mère des dieux, les fameux Thuatha Dé Danann [ tribus de la déesse Dana ] et son nom reste attaché à la toponymie, par exemple à deux sommets des monts du Kerry qui sont appelés « Paps of Anu » { Les tétons d'Anu }. Dans la tradition galloise, sous le nom de dôn, elle est aussi la mère de certains dieux plus ou moins héroïsés, tels Amalthon, Gwyddyen et Arianrod. Mais on peut aussi bien la reconnaître dans l'irlandaise Morrigane, dans la galloise Rhiannon ou Modron { Maternelle }, ou encore dans la fée Morgane des romans de la table ronde.
"

  Le rectificatif précieux, toujours pompé aux mêmes sources, se poursuit :

      [Anna]
c'est en fait une divinité indo-européenne archaïque, connue en Inde sous le nom d'Anna Pourna (Anna la pourvoyeuse, appellation donnée ensuite à un sommet de l'Hymalaya), et à Rome sous celui d'Anna Paronna, personnage qui, selon le rationalisme latin, a été fortement historicisé. Il est plus que probable que ce personnage divin a été christianisé sous l'aspect de sainte Anne, mère de la vierge Marie [...]

     "C'est en fait une divinité indo-européenne". Cette affirmation gratuite et non prouvée de madame Culture, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, sans aucun lien avec le baratin celtique qui la précède, telle une sorte de postulat préparé que le "en fait" déguise en conclusion, est une fausse vérité de laquelle on peut déduire n'importe quoi. Valeur logique et historique d'une telle proposition : zéro.


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